Ernest Vardanean, 30 ans, disposant de la citoyenneté moldave et russe, vivait à Tiraspol, la capitale de la république sécessionniste autoproclamée de Transnistrie, où il travaillait pour l’agence Noviy Region.
Ernest Vardanean
Il a été condamné par la Cour suprême de Transnistrie sur la base de ses aveux, mais son épouse affirme que ceux-ci lui avaient été arrachés, notamment grâce à l’usage de psychotropes.
Les conditions dans lesquelles il a été détenu pendant sept mois, avant que son procès ne soit ouvert le 3 novembre, ont été sévèrement dénoncées par les Etats-Unis et l’OSCE. Début mai, sa femme s’était inquiétée de la dégradation de son état physique et mental. Ernest Vardanean semblait avoir subi des heures d’interrogatoires épuisants. Le 11 mai, les autorités de Transnistrie avaient diffusé sur la chaîne nationale une vidéo dans laquelle le journaliste « avouait » qu’il travaillait pour les services secrets moldaves depuis 2001. Ses proches avaient dénoncé des aveux obtenus sous la torture.
Le déroulement du procès, à l’occasion duquel tous les droits d’Ernest Vardanean ont été bafoués, a démontré la partialité de la justice transnistrienne et la détermination des autorités à enfermer le journaliste. Son avocate a été empêchée de se rendre à Tiraspol pour « des raisons de sécurité ». L’accès aux audiences était interdit au public, aux représentants de l’OSCE et aux proches d’Ernest Vardanean. L’avocat commis d’office a systématiquement refusé de parler à sa femme après les audiences. Son avocate a déclaré vouloir faire appel à ce verdict et a déposé une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.