Ce vendredi 28 septembre 2007 les principaux dirigeants de Belgrade et de Pristina se rencontrent à New York. Malgré l’impatience grandissante de la communauté internationale, il semble que la situation ait peu évolué depuis la dernière phase de négociations. Le terme théorique fixé à cette nouvelle phase de négociations tombe à échéance le 10 décembre, mais personne n’attend de grandes avancées...
Les dirigeants serbes et albanais du Kosovo se rencontrent aujourd’hui, vendredi 28 septembre, pour les premières discussions face à face depuis l’ouverture de la phase actuelle de négociations sur le statut futur de l’entité adminisrée par les Nations Unies (ONU), en août dernier.
Leur rencontre, facilitée par une troïka de médiateurs de l’Union européenne (UE), de la Russie et des États-Unis, mandatés par le Groupe de contact, coïncide avec l’assemblée générale de l’ONU à New York.
Le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, et le Président Boris Tadic ont tous deux souligné, avant même la rencontre, que les communiqués émis récemment par des représentants des États-Unis et appelant à l’indépendance du Kosovo « n’aidaient pas » le processus de détermination du futur statut du Kosovo.
L’administration américaine soutient ouvertement l’option d’une indépendance supervisée pour le Kosovo, proposition que les dirigeants albanais du Kosovo ont acceptée.
Cependant, la Serbie a rejeté le plan d’indépendance avancé par l’envoyé spécial de l’ONU, Martti Ahtisaari, durant la phase de négociations précédente. Boris Tadic s’est montré très critique vis-à-vis des récentes déclarations américaines sur ce sujet.
« Il n’est pas très utile de dire que le Kosovo doit devenir un pays indépendant d’ici la fin des négociations le 10 décembre », estime Boris Tadic. « Ces déclarations n’encouragent pas les Albanais du Kosovo à se montrer souples durant les négociations », a-t-il ajouté.
Vojislav Kostunica a répété que Belgrade ne proposerait rien de plus qu’une large autonomie, mais cette dernière serait « extrêmement étendue », de sorte qu’« aucune autre nation dans le monde ne bénéficie » de quelque chose d’équivalent.
Les dirigeants albanais du Kosovo sont convaincus que leur pays se dirige vers l’indépendance et que Belgrade n’aura pas grand-chose à dire sur le sujet.
« La Serbie ne devrait pas s’engager dans les négociations sans aucune proposition. Le processus de résolution du statut concerne nos vies [au Kosovo] », a dit Veton Surroi, membre de l’Équipe unitaire de négociations du Kosovo qui réunit d’importants responsables politiques. « Avec la Serbie, nous devrions parler de nos futures relations, comme deux États indépendants », a-t-il ajouté.
La plupart des observateurs ne sont pas sûrs que ces négociations vont produire le moindre résultat, en raison du large fossé qui sépare les deux parties.
Cependant, la communauté internationale insiste sur le fait que Serbes et Albanais sont sérieusement engagés dans le processus de négociations de 120 jours, inauguré à la suite du blocage du plan Ahtisaari devant le Conseil de sécurité de l’ONU par l’opposition de la Russie.
Belgrade et Pristina ont demandé à la troïka, qui représente le Groupe de Contact, de trouver « des idées nouvelles et créatives » pendant cette période, qui doit prendre fin le 10 décembre. Le Groupe de Contact, qui réunit les principales puissances occidentales ainsi que la Russie, doit remettre un rapport au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, d’ici le 10 décembre.
L’Ouest voudrait que cette date marque la fin des négociations, mais la Russie s’est opposée à fixer une date limite.