Macédoine: l’enquête sur le crash de l’avion du Président Trajkovski devrait être réouverte

Den/Dnevnik / courrierdesbalkans
Traduit par Jaklina Naumovski
Sur la Toile :

Publié dans la presse : 7 novembre 2012
Mise en ligne : mardi 13 novembre 2012
Huit ans après la mort du Président macédonien, Boris Trajkovski, dans le crash de son avion au dessus de la Bosnie-Herzégovine, une enquête pourrait être réouverte. De nombreuses zones d’ombres demeurent, alimentant toutes les spéculations.

Par Ljubisha Nikolovski

JPEG - 43 ko
L’épave du Kinger

Les autorités bosniennes vont ouvrir une nouvelle enquête sur le crash aérien survenu il y a 8 ans, dans lequel le Président macédonien Boris Trajkovski avait perdu la vie avec tous les membres de sa délégation et de son équipage. Ils assurent avoir de nouvelles preuves pour élucider l’accident du « Kinger ».

« Le dossier devrait être réouvert », déclarait il y a quelques jours Omer Kulić, le président de la Commission de l’aviation auprès du ministère des Transports de Bosnie-Herzégovine, à l’agence Anadolija de Sarajevo.

Omer Kulić précise qu’une nouvelle enquête sera menée et que tout sera fait pour élucider les dernières zones d’ombre. Ces nouvelles recherches n’ont cependant pas de liens avec les révélations de l’avocat des familles, Ignat Pancevski, qui a déclaré à la presse avoir des preuves montrant que le crash n’était pas un accident, mais bien un attentat contre le Président Trajkovski. Selon lui, certains enregistrements satellites montrent que l’avion présidentielle aurait été abattu par un missile tiré depuis un avion.

« De nouvelles preuves ont été découvertes », a déclaré Omer Kulić. De leur côté, les ministères de l’Intérieur et des Transports macédoniens n’ont pas encore reçu de confirmations officielles des autorités bosniennes. Les ministres Mile Janakievski (Transport) et Gordana Jankuloska (Intérieur) ont demandé l’ouverture d’une nouvelle enquête concernant le crash du « Kinger » en raison de nouveaux éléments découverts récemment.

De nouvelles investigations concernant le crash de l’avion présidentiel, survenu près de Mostar en 2004, ont également été réclamées par la Commission d’enquête présidée par le député européen Andreas Gross. Cette commission estime qu’il faut réétudier les incohérences qui ont mené à la découverte de certains débris de l’avion, 26 heures après le crash. Elle réclame également que soient confirmées les déclarations des forces de police bosniennes et des équipes de sauvetage, qui soulignent que l’accès au lieu de l’accident leur a été interdit par des membres de la KFOR.

La commission souhaite également savoir pourquoi il est impossible d’interroger les membres de la KFOR, ainsi les employés de la tour de contrôle de Mostar. Il est aussi important de découvrir pourquoi il manque 18 secondes d’enregistrement des échanges entre les pilotes et la tour de contrôle. Enfin, il semble aussi que l’état dans lequel ont été retrouvés les corps pose question [1].

La première enquête, menée conjointement par les autorités macédoniennes et bosniennes, avait conclu que le crash aérien était du aux erreurs commises par l’équipage lors de l’atterrissage, au milieu de nuages et d’un épais brouillard. Selon le rapport d’enquête, l’équipage avait changé la procédure d’atterrissage, sans avertir les contrôleurs aériens.

Réagir à cet article

[1] NdT : Tous les corps avaient été retrouvés calcinés alors que les végétaux autour n’avaient pas été touchés.