la diáspora circasiana, un viaje de ida y vuelta
http://spanish.ruvr.ru/2012_03_21/69117011/
Rusia ofrece refugio a cherkesos que viven en Siria
21.03.2012, 14:09
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© Flickr.com/Fritz Rudolf Loewa/cc-by-nc-sa 3.0
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Moscú ayudará a los cherkesos residentes en Siria a regresar a Rusia. Así lo ha dicho a La Voz de Rusia el senador por Kabardino-Balkaria, Albert Kazhárov.
Tras la visita de una delegación del Consejo de la Federación (Senado) a Damasco, Kazhákov declaró que la comunidad cherkesa en Siria se ve forzada a emigrar a la patria histórica –el Cáucaso del Norte– por los actos terroristas que perpetra la oposición armada y que casi a diario se cobran la vida de decenas de civiles.
Próximamente podrán volver a Rusia unos trescientos cherkesos étnicos. En su mayoría son descendientes de los cherkesos que emigraron a Oriente Próximo en el siglo XIX. En una carta remitida al gobierno ruso, los represntantes de esa étnia solicitan ayuda para volver a la patria de sus antepasados. Las propuestas concretas para el Ministerio de Relaciones Exteriores y para el Servicio Federal de Migración sobre la repatriación de los cherkesos de Siria se basarán en el informe de la delegación del la Cámara Alta del Parlamento ruso. El documento será elaborado en el curso de una semana –aseguró el senador ruso. La gente espera gestión rápida de Rusia y quieren ver el programa real de su repatriación al Cáucaso. Lo que más se preocupa es el problema de la tramitación de la ciudadanía rusa. Con tal motivo se tratará de simplificar los trámites para que los compatriotas puedan recibir los pasaportes rusos –dice Kazhárov:
—Rusia no abandonará a sus compatriotas. Les ayudará a obtener lo antes posible la visa y la ciudadanía rusa. Por ejemplo, los hijos de los matrimonios mixtos de rusas y ciudadanos sirios con frecuencia no tienen ciudadanía rusa. Son familias de prole numerosa y a veces simplemente no tienen medios para tramitar los documentos necesarios.
Los enfrentamientos en Siria no cesan hace ya más de un año. Los tiroteos y explosiones se han vuelto en un fenómeno habitaul para muchas ciudades. Sabido es que bandas bien armadas combaten contra las fuerzas gubernamentales. Los cherkesos dicen que la causa principal de su emigración forzada es precisamente la presión de que son objeto por parte de la llamada oposición siria. En la misiva dirigida a las autoridades de Rusia el copresidente del movimiento social ruso Congreso Ruso de los Pueblos del Cáucaso, Aslán Jurai, dijo que en las casas de prácticamente de todos los cherkesos de Siria si tiraron volantes, en los que se les exige pasar al lado de los rebeldes y entrar en lucha contra el poder legítimo. Para causar un mayor efecto, los emisarios de los rebeldes fueron a pueblos cherkesos y explicaron a sus habitantes que si no apoyan a la oposición serán asesinados. Sin esperar a que se produzca un desenlace sangriento, los cherkesos piden que se inicie con urgencia el proceso de su repatriación a Rusia –confirmó Kazhánov:
—Desgraciadamente la situación en el país es realmente tensa. Durante nuestro viaje por Siria fuimos testigos de tiroteos y explosiones. Toda las personas con la que hemos conversado, tanto sirios como ciudadanos rusos, está alarmada. Temen por su seguridad. Ellos afirman que en el país actúan mercenarios extranjeros que causan estragos.
Las comunidades de los pueblos del Cáucaso en Oriente Próximo, sobre todo en Turquía, Jordania, Siria, y asimismo en Líbano, Libia e Iraq, suman más de tres millones de personas. Sus antepasados se vieron dispersos por distintos país hace unos ciento cincuenta años como resultado de la Guerra del Cáucaso. Según diferentes datos, la comunidad de cherkesos sirios está integrada por entre cincuenta y cien personas. Entre ellos hay muchos que poseen profesiones solicitadas: son científicos, militares, médicos, ingenieros y otros especialistas. Las familias cherkesas son numerosas y fuertes, dominan las lenguas de los pueblos del Cáucaso. De modo que a los cherkesos no les será difícil adaptarse en la patria de sus antepasados. Allí el medio cultural es común para ellos.
http://balkans.courriers.info/article21523.html
Minorités : les derniers Tcherkesses du Kosovo
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http://www.rfi.fr/europe/20100614-le-retour-caucase-tcherkesses-kosovo
Le retour au Caucase des Tcherkesses du Kosovo
Au XIXe siècle, des milliers de Tcherkesses, fuyant la conquête russe du Caucase, se sont installés au Kosovo, alors sous autorité ottomane. Pris au piège du conflit serbo-albanais, certains de ces Tcherkesses ont choisi de revenir sur la terre de leurs ancêtres en 1998-1999. Ils vivent aujourd’hui près de Maykop, la capitale de la République autonome des Adyghéens.
A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, les larges rues de Maykop paraissent vides. Cette petite ville de maisons basses compte à peine plus de 100 000 habitants. En cherchant bien, on peut trouver à Maykop deux hôtels, trois restaurants, un café Internet et, dominant la vaste esplanade du Soviet suprême, une grande statue de Lénine.
La République des Adyguéens n’était autrefois qu’une région autonome de Russie. Elle a été érigée au statut de République autonome en 1993. C’est un sujet de la Fédération de Russie, administrativement rattaché au Territoire de Krasnodar. On est ici déjà dans le Caucase, mais pas encore dans la montagne. Depuis Maykop, la steppe immense s’étend vers le nord, des collines fertiles descendent vers le Kouban.
La majorité de la population est russe, principalement d’origine cosaque. Les Adyguéens, ou Tcherkesses, ne représentent qu’environ 20% des 450 000 habitants de cette petite république. Autrefois, avant la conquête russe, le territoire tcherkesse s’étendait des rives de la mer d’Azov à celle de la mer Noire, mais le colonisateur russe a massacré ou expulsé ce peuple. Des tribus entières ont disparu, et l’immense majorité des Tcherkesses survivants a fui vers les territoires ottomans après la terrible bataille de Krasnaya Poliana, en 1864, qui vit l’extermination de la tribu des Ouybours.
Après 1864, les Tcherkesses ont donc pris massivement la route de l’exil, et certains sont arrivés jusque dans les Balkans. « Nos ancêtres ont marché près d’un an, depuis la Bulgarie, en butte à l’hostilité des populations locales, avant de s’installer au Kosovo », raconte Isak Cej. Les Tcherkesses se sont établis dans plusieurs villages de la plaine du Kosovo, entre Mitrovica et Pristina. Au début du XXe siècle, la communauté était forte de plusieurs dizaines de milliers d’âmes.
En 1998, pris au piège du conflit serbo-albanais, les Tcherkesses du Kosovo sont revenus sur la terre de leurs ancêtres, en République des Adyghéens. Isak Cej ne veut guère parler des années 1990, et des lourdes pressions qui ont commencé à peser sur le peuple tcherkesse du Kosovo : « chacun nous enjoignait de choisir un camp. Nous étions musulmans comme les Albanais, mais nous avions de très bonnes relations avec nos voisins serbes de Priluzje »… Les Tcherkesses n’ont pas choisi de rallier les « institutions parallèles » mises en place par les Albanais, ce qui leur a valu une dangereuse réputation de « collaborateurs » des autorités serbes.
Binas Cej, un neveu d’Isak, qui habite dans la maison voisine, se souvient du voyage et de l’arrivée à Maykop, le 1er août 1998, quelques jours avant qu’il ne fête son seizième anniversaire. « Nous avons d’abord été hébergé dans un immeuble collectif géré par le Comité pour les rapatriés, dans le centre de Maykop, au 133, rue Lénine. Deux ans plus tard, nous avons pu emménager dans nos nouvelles maisons de l’aoul de Mafekhabl. Toutes ces maisons ont été entièrement financées par le gouvernement adyguéen ». Cet aoul – le village traditionnel du Caucase - situé à quelques kilomètres de Maykop compte aujourd’hui 21 maisons, vastes et bien bâties, disposant toutes d’un grand jardin.
Au 133, rue Lénine, quelques familles vivent toujours dans le centre collectif, principalement des personnes âgées, et un petit bureau est supposé répondre à tous les besoins particuliers des rapatriés. Dans la salle d’attente, on peut voir un plan du village de Mafekhabl, tel que les autorités adyguéennes l’avaient imaginé : l’aoul aurait dû compter plusieurs centaines de maisons, disposer d’un centre administratif, d’un centre culturel, d’une école, d’un centre commercial… Le retour n’a concerné que quelques dizaines de familles, et le village est resté bien plus modeste, mais l’effort consenti demeure notable, à l’échelle des moyens de la République des Adyguéens.
Binas avait commencé ses études en albanais avant de les poursuivre en serbe. Arrivé à Maykop, il a dû se mettre au russe, le tcherkesse qu’il parle en famille ne lui permettant pas de poursuivre ses études ni de s’intégrer dans son nouvel environnement. « Le plan de retour prévoyait un an de cours de russe pour les nouveaux arrivants, mais j’ai préféré m’inscrire tout de suite à l’école secondaire. Le russe est venu tout seul », explique le jeune homme.
Binas a pu s’inscrire à la Faculté de médecine de Krasnodar et poursuivre une spécialisation en chirurgie faciale. Il vient d’être embauché comme chirurgien à l’hôpital de Maykop. Pour lui, la Russie est le pays de tous les possibles. « Au Kosovo ou en Serbie, les étudiants n’ont jamais l’occasion de passer aux travaux pratiques. Ils étudient dix ans dans les livres, sans rien savoir faire. Dès le début de mes études, j’ai commencé à opérer, et j’ai eu les meilleurs professeurs. Certains avaient enseigné à Paris ou aux USA », explique fièrement Binas, en faisant défiler sur son téléphone portable des photos de lourdes opérations de chirurgie faciale.
Binas assure que son frère est « très serbophile ». « Quand le musicien serbe Goran Bregovic est venu donner un concert à Krasnodar, tous les jeunes Tcherkesses de Maykop y sont descendus », se souvient-il. « Quelle fête cela a été ! »
L’intégration n’a pourtant pas été facile pour tous les Tcherkesses. « Mon père, comme tous les vieux du village, ne comprend toujours pas le russe. Il ne parle que tcherkesse, serbe, albanais ou turc », explique Binas.
Isak montre la plaine immense qui s’étend derrière l’aoul de Mafekhabl. « Ici, l’horizon est infini. Le Kosovo est surpeuplé, nous vivions serrés les uns contre les autres. Ici, tout est grand », explique-t-il. « Il y a quelques années, des représentants du ministère de l’Agriculture sont venus admirer mes courges. Il n’en avait jamais vu d’aussi grosses, mais ils ont été surpris par la façon dont je les plantais, en rangs serrés. Au Kosovo, nous sommes habitués à utiliser le moindre centimètre carré de terre, tandis qu’ici, l’espace ne se compte pas. Vivre à l’étroit a aussi marqué nos mentalités, nos enfants verront certainement le monde d’une autre manière »…