¿quién está provocando violencia en el Sandjak?

B92, courrierdesbalkans

Sandžak de Novi Pazar : qui a intérêt à jouer la déstabilisation ?

Traduit par Persa Aligudrić
Publié dans la presse : 17 septembre 2014
Mise en ligne : lundi 22 septembre 2014
Un mystérieux appel sur Facebook à former une « armée du Sandžak » suivi d’un défilé de « chemises vertes ». La ville de Novi Pazar est en émoi, tandis que la communauté islamique dénonce une manipulation politique visant à déstabiliser la région à l’approche des élections des Conseils des minorités nationales, fin octobre.

À Novi Pazar, personne ne sait qui a lancé un appel sur Facebook pour former « l’armée du Sandžak ». Mais tout le monde s’accorde à dire que de nouvelles tensions ne sont pas les bienvenues.

Tout a commencé début septembre, lors de la Marche sur Hadžet, un lieu de commémoration où 2 000 Bosniaques ont été fusillés à la fin de la Seconde Guerre mondiale sans aucune forme de procès. Des jeunes en chemise verte ont traversé Novi Pazar, alors qu’un appel à former « l’armée du Sandžak » venait d’être lancé sur Facebook. Un appel à prendre les armes « afin de protéger le peuple ».


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Pour la Communauté islamique, il s’agit du détournement d’une manifestation pacifique dans le but de semer la peur. Rešad Plojović, de la Communauté islamique de Serbie, affirme ne pas savoir qui sont les auteurs de la page Facebook. Mais pour lui, il s’agit d’une manipulation. « Nous pensons qu’il s’agit de provoquer la panique et la méfiance parmi les citoyens. Il revient à présent aux organes compétents de déterminer qui est à l’origine de cet appel. »

Le maire de Novi Pazar, Meho Mahmutović, a mis en garde contre la montée des extrémismes : « Novi Pazar n’en a vraiment pas besoin. Tout le monde sait que rien de cela n’est vrai. Ceux qui veulent présenter la ville sous un mauvais jour et la radicaliser n’y parviendront pas. Les gens le savent. »

Le vice-Premier ministre Rasim Ljajić a quant à lui invité des investisseurs au Sandžak et annoncé qu’il ne permettrait pas que Novi Pazar fût présenté comme un « baril de poudre ».

Enfin, le président du Parti d’action démocratique du Sandžak (SDAS), Sulejman Ugljanin, a rappelé que l’État devait protéger les droits des Bosniaques. Lui-même a son opinion sur qui se cache derrière l’appel à former une armée au Sandžak : « Ceux qui écrivent de telles choses sont les mêmes qui voudraient exercer une répression armée et semer la terreur parmi les Bosniaques. »

Le 30 octobre prochain, les minorités nationales en Serbie éliront les représentants de leurs Conseils pour les quatre prochaines années. Des élections qui s’annoncent sous haute tension dans le Sandžak de Novi Pazar.