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Liberté de la presse: le Kosovo, plus mauvais élève de la région

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Publié dans la presse : 4 mai 2011
Mise en ligne : mardi 10 mai 2011
Freedom House a publié le 1er mai son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse, octroyant au Kosovo la plus mauvaise note de la région. Les associations de journalistes du Kosovo déplorent, pour leur part, les pressions constantes des partis politiques, mais aussi du gouvernement, sur les médias, ainsi que les menaces contre les journalistes, qui ne disposent pas de mécanismes de protection appropriés.

L’Association des journalistes professionnels du Kosovo (AGPK) a publié un rapport faisant état de la position critique dans laquelle se trouvent les médias kosovars. Outre la question de la liberté de la presse, le président de l’association, Arben Ahmeti souligne les difficultés rencontrées par les journalistes.

« Les problèmes principaux sont d’ordre professionnels, qu’il s’agisse de l’accès aux documents officiels, de l’accès à l’information et à la manière dont les institutions traitent les journalistes. On rencontre également des difficultés du côté des employeurs qui ne respectent pas la législation du travail. Par ailleurs, les journalistes ne disposent pas de mécanismes de défense juridique.

L’Union des journalistes kosovars (UGK) considère également que la situation de la liberté de la presse au Kosovo s’aggrave d’année en année. Lulzim Ahmeti de l’UGK a déclaré que le nombre de menaces émises à l’encontre des journalistes avait continué de croître. « Les journalistes sont menacés non seulement par les politiques et les hommes d’affaires, mais également par des représentants de la loi ou par la police », a déclaré Lulzi Ahmeti. Le journaliste Halil Matoshi, rédacteur en chef de Koha Ditore, explique que la question de la liberté de la presse au Kosovo a toujours été épineuse. Selon lui, un des problèmes principaux est l’impact des enjeux politiques.

« Aujourd’hui, on compte peu de médias qui ont réussi à conserver une vraie indépendance éditoriale et à rester hors du contrôle gouvernemental. Le gouvernement, par le biais des publicités et de ses différentes agences a encouragé la presse qui lui est favorable », explique Halil Matoshi.

C’est ainsi que le Kosovo tient sa place de mauvais élève en matière de liberté de la presse et de liberté d’expression. Freedom House a donné au Kosovo la note de 51, contre 53 l’année passée. Selon le rapport annuel de Freedom House, la situation de la liberté de la presse au Kosovo est la plus critique dans la région. L’Albanie a obtenu la note de 50, la Macédoine et la Bosnie ont eu 48, le Monténégro 37, la Serbie 33.

Globalement, la liberté de la presse dans le monde aurait atteint son plus mauvais niveau depuis dix ans.