´Oman et la Guinée Bissau annulent leur reconnaissance du Kosovo´, cdb

B92/courrierdesbalkans

Oman et la Guinée Bissau annulent leur reconnaissance du Kosovo

Traduit par Jacqueline Dérens
Publié dans la presse : 8 septembre 2011
Mise en ligne : vendredi 9 septembre 2011
C’est une première depuis la proclamation d’indépendance : des pays qui avaient reconnu le Kosovo reviennent sur cette décision. Deux autres pays d’Afrique auraient également décidé d’annuler leurs reconnaissances. Des scandales de corruption se seraient produits, des responsables officiels ayant été payés pour reconnaître le Kosovo. La Serbie en a été informée au cours des rencontres bilatérales organisées en marge du Sommet des Non-alignés, qui s’est tenu lundi et mardi à Belgrade.
JPEG - 30.5 ko
Vuk Jeremić à la tribune de la Conférence des Non-alignés

Selon le quotidien Blic, le chef de la délégation du sultanat d’Oman a informé les représentants serbes qu’« Oman n’avait jamais reconnu le Kosovo, même si Pristina l’a annoncé ».

Le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremić, a exprimé au chef de la délégation d’Oman sa déception après la décision de son pays de reconnaître l’indépendance du Kosovo, en dépit des promesses faites à la Serbie. Son interlocuteur a été surpris et a fermement démenti toute reconnaissance du Kosovo. La Guinée Bissau avait commencé le processus de reconnaissance mais les parlementaires du pays étant hostile à ce choix, le processus a été suspendu, selon une source au sein du comité d’organisation du sommet, également cité par Blic.

Deux autres pays ont aussi annoncé qu’ils revenaient sur leur décision de reconnaître le Kosovo et qu’ils l’annonceraient prochainement. Une enquête est en cours dans un pays africain contre un représentant officiel qui aurait accepté de l’argent d’un homme d’affaires albanais pour forcer la décision de son pays.

Une source citée par le quotidien affirme que des chefs de délégation ont confirmé au Président serbe Boris Tadić et au ministre Vuk Jeremić, pendant les réunions bilatérales du sommet, que leur pays avaient subi d’énormes pressions de la part des Etats-Unis, mais aussi de la France et de la Grande-Bretagne, leurs anciennes puissances coloniales respectives, pour reconnaître le Kosovo.

Selon cette même source, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) n’a pas reconnu le Kosovo, contrairement à l’annonce faite par des responsables de Pristina (lire notre article « Kosovo : la Serbie peut-elle encore stopper la vague de reconnaissances internationales ? »). La décision de reconnaître le Kosovo n’a été prise que par l’île de Sainte-Lucie. . Le ministre des Affaires étrangères du Kosovo a rejeté en bloc toutes ces déclarations, en les qualifiant de « propagande de Belgrade », et il a affirmé que le Kosovo attendait, au contraire, dans les semaines à venir, une série de nouvelles reconnaissances de son indépendance.