Aunque los comicios tocaban por esta época, hace unos meses, los kosovares no sabían si iban a votar o no. La OSCE contaba con que serían más adelante. Según fuentes de la OSCE consultadas, Estados Unidos comunicó la fecha hace tres meses, la mitad del tiempo previsto para organizarlos. La campaña de información, de tres semanas, ha sido corta pero intensa. Y se contaba, además, con que en elecciones anteriores no se produjeron fraudes ni irregularidades notables.
"En la cola para votar puedes encontrar el amor de tu vida". Así decía el punto 3 del folleto de Democracia en Acción para animar el voto juvenil. Con la misma preocupación por el futuro, pero representando la otra cara de la moneda, el movimiento radical Vetëvensojie (Autodeterminación) ha hecho campaña por el boicot a unas elecciones que "no sirven para nada" por estar vendidas a los intereses internacionales. De forma muy argumentada, sostiene que en el plan de independencia tutelada hay una trampa. El mensaje todo el mundo lo entiende, pero sus métodos algo agresivos no convencen. A su líder, el mediático Albin Kurti - que fue encarcelado en Serbia-, se le está procesando en Pristina por los disturbios del 10 de febrero, que costaron la vida a dos jóvenes durante la carga policial de la fuerza multinacional, Kfor.
Les résultats sont sans appel, malgré une abstention record : le PDK d’Hashim Thaçi a écrasé la LDK lors des élections de samedi, avec 34% des voix contre 22%. Les deux formations devraient s’entendre pour former un gouvernement, mais de quelle marge de manœuvre disposeront-elles ? Les nouveaux partis de Nexhat Daci et de Behxhet Pacolli font une entrée remarquée au Parlement, dont est éliminé le mouvement ORA de Veton Surroi. Prochain rendez-vous : la nouvelle rencontre de négociations serbo-albanaise de mardi à Bruxelles.
Par Jean-Arnault Dérens
Hashim Thaçi n’a guère tardé à proclamer sa victoire. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, les instituts de sondage indiquaient sans grande marge d’erreur possible la large victoire du PDK, la formation qui regroupe la plupart des anciens guérilleros de l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Comme les sondages l’avaient d’ailleurs indiqué, le PDK devance très largement la LDK, le parti de feu Ibrahim Rugova, le parti qui a symbolisé durant près de deux décennies la lutte des Albanais du Kosovo. L’échec est sans appel pour Fatmir Sejdiu, le chef de la LDK, qui a succédé à Ibrahim Rugova à la charge - largement protocolaire - de Président du Kosovo.
Ces deux formations sont suivies par l’Alliance pour un nouveau Kosovo (AKR), le parti récemment créé du sulfureux homme d’affaires albano-suisse Behxhet Pacolli, qui crée la surprise avec 12%. Viennent ensuite la Ligue démocratique de Dardanie (LDD), un scission de la LDK, et l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK), le parti de l’ancien Premier ministre Ramush Haradinaj, actuellement en instance de jugement pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le TPI de La Haye. Ces deux formations sont créditées de 10% des suffrages. Par contre, le parti réformiste ORA, dirigé par le publiciste Veton Surroi, ne passe pas le seuil électoral fixé à 5% et disparaît donc du Parlement.
La victoire du PDK se confirme également au niveau municipal : les candidats du parti d’Hashim Thaçi devancent ceux de la LDK dans des villes qui apparaissaient jusqu’à présent comme des fiefs de ce parti, comme Prizren, Vucitrn / Vushtrri ou Gnjilane/Gjilan. Dans cette dernière ville, le résultat sonne comme un désaveu personnel pour l’ancien maire de la ville, Lutfi Haziri, vice-Premier ministre sortant. À Pec/Peja, la LDK est devancée par l’AAK. Le parti de Fatmir Sejdiu ne demeure guère en tête qu’à Pristina, encore que le score de l’AKR dans la capitale constitue une des grandes surprises du scrutin : le parti de Behxhet Pacolli recueille ici 24% des voix, se plaçant devant le PDK.
Il faut enfin noter que la Ligue démocratique de Dardanie obtient localement des résultats très importants, comme à Urosevac/ Ferizaj (22%). L’échec d’ORA est systématique : alors que la liste du parti de réformiste plafonne à 10% des voix à Pristina, son candidat à la fonction de maire, Ylber Hysa n’obtient que 5%.
Le PDK conserve naturellement son bastion historique de la Drenica (71% des suffrages à Glogovac / Gllogovc, 85% à Skenderaj / Srbica !), mais il a sans doute bénéficié de son ouverture à des candidats extérieurs à ses rangs, comme Kaqusha Jashari, du Parti social-démocrate, ou Edita Tahiri, une dissidente de la LDK. Le parti a aussi su capitaliser le mécontentement, les impatiences et les frustrations sociales et politiques de la population.
Le niveau record de l’abstention traduit aussi ces désillusions : seuls 40% des électeurs se sont rendus aux urnes samedi.
Pour leur part, les Serbes du Kosovo ont massivement boycotté le scrutin. La participation est nulle dans les communes serbes du nord du territoire, de l’ordre de quelques pourcents dans les communes mixtes comme Strpce. Cela n’ira pas sans poser de sérieux problèmes : les électeurs serbes ont également boycotté le scrutin municipal, ce qui fait des maires albanais ont été élus par une poignée d’électeurs. On se doute que les nouveaux édiles issus des rangs du PDK auront bien du mal à pénétrer dans les mairies entièrement serbes de Leposavic ou de Zubin Potok...
Le temps des coalitions et des compromis
Selon toutes probabilités, le PDK et la LDK, longtemps farouchement rivaux, devraient passer un accord de coalition et seraient donc en mesure de former le prochain gouvernement, le poste de Premier ministre revenant naturellement à Hashim Thaçi.
Il est de notoriété publique que certains milieux diplomatiques de Pristina avaient décidé de jouer la « carte Thaçi », par lassitude envers les notables vieillissants, incompétents et corrompus de la LDK, mais aussi parce qu’il leur semblait judicieux de neutraliser contre une place au gouvernement le potentiel « radical » du PDK, dans la période difficile de négociations sur l’avenir du Kosovo.
Comme l’explique Albin Kurti, le leader du mouvement albanais Vetëvendosja (« Autodétermination »), qui appelait au boycott des élections, considérées comme un « simulacre de démocratie », le but de l’administration internationale au Kosovo « était de maintenir le statu quo, en reconduisant l’équipe de négociation sur l’avenir du Kosovo ».
Cet objectif sera partiellement atteint. L’équipe de négociations - l’« Équipe de l’Unité » - regroupait des représentants du PDK, de la LDK, de l’AAK et du mouvement ORA. Ce dernier est éliminé, et l’AAK pourrait être écartée du gouvernement, en raison de la situation judiciaire de son leader. Sur le papier, la LDK et le PDK ont une majorité suffisante pour former le gouvernement. Par contre, les formations qui se retrouveraient marginalisées, notamment la LDD de Nexhat Daci, pourront facilement dénoncer les « compromis » que les négociateurs pourraient être amenés à accepter, formant un solide bloc d’opposition, non sans liens avec les mouvements armés qui se développent à nouveau au Kosovo.
La situation reste donc extrêmement périlleuse, alors que des échéances cruciales attendent le Kosovo. Dès mardi, les négociateurs serbes et albanais doivent à nouveau se rencontrer à Vienne, et le terme des négociations demeure théoriquement fixé au 10 décembre. Inhabituellement lyrique, Hashim Thaçi a déclaré samedi soir « qu’un nouveau siècle commençait », répétant la promesse de déclarer l’indépendance dès le lendemain du 10 décembre. Mais le temps des compromis et de la realpolitik pourrait très vite revenir.
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° Albin Kurti : « le Kosovo a besoin d'institutions souveraines et démocratiques »
http://balkans.courriers.info/article9217.html
Le mouvement Vetëvendosja appelait au boycott des élections de samedi, qualifiées de « farce démocratique ». Albin Kurti, placé en résidence surveillée depuis six mois, toujours sans jugement, a reçu Le Courrier des Balkans samedi après-midi. Il évoque la corruption des dirigeants albanais, la dérive de la MINUK, l'absence de perspectives du Kosovo, les risques d'une explosion sociale. Rencontre avec un prisonnier politique des Nations Unies.