humanitarismo islamista en Kosovo

Express, balkans.courriers.info
Kosovo : ces étranges ONG « humanitaires » liées aux réseaux islamistes
Traduit par Nerimane Kamberi
Publié dans la presse : 24 octobre 2007
Mise en ligne : dimanche 2 décembre 2007

Des organisations « humanitaires » soupçonnées par le Département d’Etat américain et par les Nations Unies d’être liées aux réseaux terroristes islamistes internationaux sont toujours actives au Kosovo. Parmi celles-ci, la Revival of Islamic Heritage Society, qui serait fortement liée à Oussama Ben Laden. Le quotidien Express mène l’enquête sur cette ONG, toujours présente au Kosovo et dirigée par un mystérieux Koweitien, Otham A.O.Alihadidar...

Le Revival of Islamic Heritage Society (RIHS) - en arabe Jamiat Ihya at-Turaz al-Islami - figure sur la liste des organisations soupconnées d’avoir des liens avec Oussama Ben Laden et al-Qaeda que l’on peut trouver sur le site internet du Département d’État américain.

L’organisation avait il y a encore peu de temps des bureaux dans le quartier de Lakrishte à Prishtina. Elle est présente au Kosovo depuis 2000 : officiellement, elle distribue de l’aide aux enfants orphelins.

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Mosquée près de Skënderaj

 

Des anciens responsables de cette organisation affirment qu’elle n’est plus présente au Kosovo depuis quelques temps, mais Express est en possession de documents prouvant qu’elle se trouve toujours au Kosovo.

RIHS est la 742e ONG enregistrée auprès du ministère des Services publics du Kosovo, selon une liste que possède notre journal. Sur le site internet du Département d’État, RIHS est la 57e organisation soupçonnée d’être liée au terroriste le plus recherché du monde, Oussama Ben Laden. Cette organisation est localement dirigée par un certain Otham A.O.Alihadidar, dont les activités sont basées au Koweit.

Tout contact avec des responsables de cette organisations est presque impossible et une demande d’entretien peut prendre des mois.

Lors de son enregistrement auprès du ministère, l’ONG a laissé un numéro de téléphone. Mais un employé de cette organisation, qui souhaite conserver l’anonymat, nous a expliqué que cette organisation ne se trouvait plus au Kosovo depuis longtemps. « Il y a plus de deux ans que cette organisation n’est plus présente au Kosovo. » Selon lui, l’organisation a développé ses activités au Kosovo entre l’année 2000 et le mois de mai 2004, quand son directeur Otham A.O.Alihadidar s’est retrouvé sans argent et a du revenir dans son pays. « Il est retourné au Koweit pour trouver des donations et il n’est jamais revenu », nous a déclaré la personne qui a travaillé durant toutes ces années pour l’ONG.

D’après la déclaration de ce responsable et selon la page internet du Département d’État, Otham A.O.Alihadidar a quitté le Kosovo un mois seulement après que son ONG ait été inscrite sur la liste noire du Département américain.

Selon notre source anonyme, une autre organisation non gouvernementale appelée « La main de l’Aide » (« Dora e Nidihmesës) a pris la relève de RIHS, et continue de faire une partie du travail de l’organisation arabe. « Nous trouvons des financements où nous le pouvons. Avec cet argent nous continuons à distribuer 50 euro aux enfants orphelins, comme le faisait RIHS », explique notre homme.

Apparemment, les choses sont plus compliquéees qu’elles ne paraissent. RIHS a des filiales dans 54 pays différents et il semble peu probable qu’elle ait mis fin à ses activités au Kosovo. D’autant plus que les documents que possède Express démontrent tout à fait le contraire. Cette organisation est toujours enregistrée au ministère des Services publics et continue à payer ses taxes à l’Administration fiscale du Kosovo (ATK). Sur un document délivré par l’ATK le 17 novembre dernier, l’organisation a officiellement déclaré 58 310 euros de chiffre d’affaires.

Selon ce document, sur lequel figure son numéro d’enregistrement, cette organisation a surtout payé jusqu’à présent des impôts sur les revenus, d’un montant de 5287 euro. Le chef de cette organisation se trouvait constamment au Kosovo où il signait les documents nécessaires.

Notre source interne pense que le nom de l’ONG n’a pas été retiré des registres du ministère, croyant qu’elle pourrait revenir travailler au Kosovo.

Express a pu trouver ces documents qui, bizaremment, ne portent pas la même signature même si le nom du directeur est le même, Otham A.O.Alihadidar, mais la dernière signature qui prouve que celui-ci se trouvait au Kosovo porte la date du 9 mars 2006.

Tandis que règnent la confusion et les mensonges au Kosovo dès que l’on évoque cette organisation, celle-ci est l’objet d’une poursuite judiciaire ouverte depuis 1994 devant les tribunaux de Bosnie, pour blanchiment d’argent.

Nos sources révèlent que l’activité des organisations islamiques est suivie en permanence par la police, mais d’assez loin. Veton Elshani, le porte-parole de la police du Kosovo (KPS), n’est pas en état de donner des éclaircissements à ce sujet, soulignant que, dans des cas pareils, il est impossible de trouver des informations.

Les hauts responsables de la Communauté islamique du Kosovo ont déclaré que celle-ci n’avait aucun lien avec des organisations de ce type. Le mufti du Kosovo, Naim Tërnava, nous a déclaré que ces ONG n’avaient rien à voir avec le travail de la Communauté islamique du Kosovo, qui encadre la vie religieuse des Kosovars musulmans.