Unión Rromaní sobre situación gitanos en Kosovo

Nevipe Kosov@, balkans.courriers.info
L’Union rromani internationale et la situation au Kosovo
Mise en ligne : samedi 15 mars 2008
Sur la Toile
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L’Union Rromani Internationale a adopté une série de recommandations sur la situation au Kosovo, au cours d’une réunion de son Parlement mondial, organisée à Murska Sobota, en Slovénie, du 22 au 24 février 2008. Les recommandations évoquent également la situation des Rroms en Serbie et des réfugiés en Europe occidentale - ainsi que la question essentielle de la langue rromani.

 

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(© Gil Guardiola)

 

Les Communautés Rroms au Kosovo

La situation créée par la déclaration d’indépendance du Parlement du Kosovo a des implications directes pour les communautés Rroms qui vivent au Kosovo et pour celles qui vivent à l’extérieur du pays.

-  Il existe un danger permanent que les pays européens, où des Rroms ont trouvé refuge, décident de renvoyer par la force ces réfugiés au Kosovo, au prétexte que le Kosovo est devenu un état souverain et sûr.

-  De fait, ces personnes ont non seulement besoin d’une protection contre les violences physiques et les persécutions ethniques, mais elles doivent avoir accès à l’éducation, au logement, à la santé et à l’emploi d’une manière viable et stable.

-  Dans tous les cas, les retours ne peuvent être qu’un choix libre de la personne ou de la famille, et en aucun cas une décision administrative qui leur serait imposée.

-  Une attention spéciale doit être consacrée à la reconstruction sociale et matérielle des quartiers rroms (mahalla), dans toutes les localités et particulièrement à Mitrovica où des efforts importants, mais dont personne n’a parlé, ont été faits par les Rroms originaires de cette agglomération. Ces efforts doivent être soutenus politiquement par les institutions Rrom internationales, comme l’ERTF à Strasbourg, le point de contact Rrom ou l’organisation Sinte de Varsovie. Ils doivent être intégrés dans l’effort global de reconstruction des communautés Rroms du Kosovo.

-  L’Union Rromani internationale affirme sa volonté d’agir comme un possible médiateur pour le dialogue entre les Rroms du Kosovo et les autorités locales reconnues du Kosovo, ainsi qu’avec les principaux medias de la région.

-  L’Union Rromani Internationale demande instamment aux institutions européennes de recruter des observateurs, avec l’approbation de l’URI, pour contrôler, évaluer et concevoir des politiques concrètes pour l’avenir. De son côté, l’URI est en train de planifier un organisme de contrôle, d’évaluation et de conseil indépendant.

-  L’URI recommande d’inclure un expert juridique rrom dans toutes les missions d’exploration qui seront mises sur pied par les organisations européennes et internationales.

-  L’URI considère comme hautement recommandable de reconnaître la nation rrom au Kosovo comme l’une des quatre nations constitutives de ce pays, aux côtés des nations albanaise, serbe et turque, à égalité avec ces dernières.

Les communautés Rroms en Serbie

-  L’URI demande aussi instamment aux autorités serbes d’assurer la protection des Rroms déplacés du Kosovo qui pourraient rencontrer de l’hostilité à cause de leurs patronymes d’origine albanaise et/ou musulmane.

La langue romani, langue européenne et internationale

-  L’URI appelle les autorités européennes et les autorités des pays où vivent des communautés Rroms à reconnaître le rromani comme une langue nationale, à égalité avec les autres langues nationales. Elle lancera les procédures appropriées pour que, dans un premier temps, cette reconnaissance s’effectue au niveau de l’UNESCO, de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe.

-  L’URI soutient, à cet égard, la Déclaration de Stockholm-Uppsala de la conférence internationale sur la langue rromani, adoptée le 9 janvier 2007. Elle insiste sur la signification du paragraphe 8, qui donne « mandat à un groupe d’experts d’examiner avec des spécialistes internationaux comment développer aussi vite que possible un système en langue rromani pour tous les services électroniques et Internet ». Ce groupe d’experts sera hébergé à l’INALCO de Paris, sous la direction du Professeur Marcel Courthiade. Ce groupe veillera aussi au processus de reconnaissance de la langue rromani.

-  L’URI approuve le document de travail « Requirements for support of written rromani language in Data processing system », et espère des développements techniques dans d’autres domaines, comme YouTube, etc...

-  L’URI apprécierait que ses deux commissaires Orhan Galjus et Marcel Courthiade participent à la conférence sur les langues, organisée par le Conseil de l’Europe à la fin du mois de mai 2008.

L’éducation des enfants et des jeunes Rroms

-  L’URI demande instamment aux responsables des institutions de l’Union européenne, ainsi qu’aux autorités de ses États membres qui ont rejoint la Décennie pour l’intégration des Rroms, de mener une évaluation objective de l’utilisation des fonds et de l’efficacité des dépenses engagées.

-  La préoccupation première devrait être l’éducation des enfants et des jeunes Rroms, de façon que les système scolaires soient adaptés aux besoins et à l’esprit des élèves rroms, pour que ces derniers ne soient pas rejetés des systèmes scolaires qui, de toute façon, ne sont plus adaptés à la civilisation d’aujourd’hui. Les élèves rroms ne doivent plus être confinés ou envoyés dans des soi-disant « écoles spéciales », qui répondent en rien au soi-disant manque d’adaptation de ces élèves au système scolaire.

La santé, le logement, l’emploi, les médias

-  L’URI reste très préoccupée par la situation dans les domaines de la santé, du logement, de l’emploi et des médias, qui n’ont connu aucune amélioration ces dix dernières années en dépit des efforts politiques et financiers qui ont été effectués.

-  La conclusion qui s’impose devant cette situation est que ces efforts n’ont pas été dirigés correctement, à cause du manque de concertation avec les organisations rroms.

-  L’URI exprime à cet égard sa volonté de s’engager activement avec tous les centres de décision, afin de mettre en avant une vision politique reposant sur la reconnaissance du peuple rrom comme une nation européenne transfrontalière - et non pas comme un groupe social. Notre but est de participer et d’échanger à égalité avec les autres structures rroms et les autres entités au niveau local, national et international, dans le respect de la diversité culturelle ,en acceptant les véritables valeurs rroms - comme Romanipe ou Romaniweltanschaaung, Romani Kris, etc...

-  La puissante contribution des Rroms à la vie économique, sociale, culturelle et artistique en Europe et sur d’autres continents devrait être reconnue comme un élément nourrissant le processus historique de respect mutuel et de coexistence entre les Rroms et les autres communautés en Europe.

Stanislaw Stankiewiicz, Président de l’Union Romani Internationale
Dragan Jevremovic, Président du Parlement Mondial (URI)