"guerra del prefijo telefónico" en Kosovo

Albinfo.ch, B92

Kosovo/Serbie : la guerre du préfixe téléphonique est déclarée

Traduit par Persa Aligrudić
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Mise en ligne : dimanche 9 septembre 2012
Pour joindre un numéro fixe à Pristina faudra-t-il faire le +381 38 ou le +355 ? Le Kosovo n’est pas membre de l’Union internationale des télécommunications et n’a pas de préfixe d’appel. Pour l’instant, les communications passent par la Serbie, mais le Parlement du Kosovo a adopté jeudi une résolution demandant de passer par le préfixe de l’Albanie...

La Serbie a déjà annoncé qu’elle prendrait toutes les mesures pour empêcher le rattachement du Kosovo au préfixe d’appel international de l’Albanie. Rasim Ljajić, ministre serbe du Commerce extérieur et des télécomunications, a confirmé au journal Novosti qu’il espérait que la résolution adoptée jeudi dernier par le Parlement du Kosovo n’aurait pas de conséquences concrètes. Il a déjà envoyé une lettre au secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Amada Touré, pour bloquer le projet de Priština, car celui enfreindrait grossièrement les règles et les accords internationaux.

« Avec l’introduction du préfixe 355, qui suppose que tous les appels internationaux au Kosovo soient effectués via l’Albanie, les décisions et les recommandations de l’UIT ont été violées ». 

Selon Rasim Ljajić, la résolution du Parlement du Kosovo est un acte purement politique et une démarche unilatérale qui ne contribue pas au règlement des problèmes par le dialogue, à l’inverse des positions prises par Belgrade.

Suzana Grubješić, vice-Première ministre serbe en charge de l’intégration européenne, partage cet avis en disant qu’il ne faut pas accorder une trop grande importance à la résolution : « nous devons parvenir à une solution acceptable pour les deux parties à travers le dialogue. Le code téléphonique est un problème mineur, par rapport à celui des propriétés qui est bien plus important, mais nous allons cependant réagir car nous ne pouvons pas accepter les actions unilatérales de Priština ».

Borislav Stefanović, chef de l’équipe serbe de négociations, explique que la résolution est une manoeuvre politique de Priština avant d’entamer le dialogue afin de contraindre Belgrade à accepter que le Kosovo dispose de son propre préfixe international. « Nous sommes les seuls à pouvoir leur donner ce droit, car nous sommes membres de l’UIT et des Nations Unies, alors que le Kosovo ne l’est pas. La position de l’ancien gouvernement serbe était de ne pas satisfaire cette demande, mais nous verrons comment la nouvelle équipe va se positionner sur ce point ».