la Russie met en garde Chișinău contre la tentation européenne

Le Courrier des Balkans
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Mise en ligne : mardi 13 mai 2014
Après une visite controversée dans la région séparatiste de Transnistrie, le trublion Dmitri Rogozine, vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, a mis en garde la Moldavie contre les conséquences d’un rapprochement avec l’Union européenne, qui rendrait caducs les accords commerciaux entre Moscou et Chișinău.

(Avec agences) — Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a mis en garde Chișinău contre les possibles conséquences de la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne.


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La Moldavie s’inquiète des appétits russes : après la Crimée, la Transnistrie ?


Dans une interview accordée au quotidien russe Kommersant le 12 mai, Rogozine a assuré que Moscou allait revoir l’ensemble de ses relations commerciales avec la Moldavie si le pays devait s’entendre avec Bruxelles.

Le vice-Premier ministre russe a souligné que les pays candidats à l’Union européenne rejoignent habituellement l’OTAN avant de faire partie de l’UE. Si la Moldavie devait intégrer les instances européennes, son statut de pays neutre serait donc compromis, selon Dmitri Rogozine. La Russie préfèrerait voir Chișinău adhérer à l’Union douanière que Moscou tente de mettre en place avec ses alliés biélorusse et kazakhstanais.

Les déclarations du vice-Premier ministre russe ont lieu quelques jours après la visite controversée de celui-ci dans la région séparatiste de Transnistrie, à l’est de la Moldavie. Présent dans la capitale, Tiraspol, à l’occasion des commémorations du Neuf-Mai, Dmitri Rogozine a dû rentrer à Moscou en utilisant un vol commercial depuis Chișinău, le Yak-42 gouvernemental russe n’ayant pas eu l’autorisation de survoler le territoire aérien moldave et ukrainien.

Les autorités moldaves ont déploré cette visite du vice-Premier ministre russe en Transnistrie « sans avoir utilisé les canaux diplomatiques habituels permettant d’éviter des déclarations pouvant mettre à mal les relations bilatérales ». Selon Chișinău, « cette visite privée en République de Moldavie de Dmitri Rogozine, accompagné de députés russes et de membres du gouvernement, ne s’est pas déroulée sans commentaires provocateurs à l’encontre de la République de Moldavie ».

Sur Twitter, dont il est utilisateur régulier, Dmitri Rogozine a moqué sa mésaventure aérienne. « Ces fascistes ont fermé leur frontière, ils ont peur (...) La prochaine fois, je prendrai un Tupolev-160 », un bombardier supersonique de l’époque soviétique, a ironisé l’homme politique russe.